[Emilie Valantin et le Théâtre du Fust]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT2029A 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Le théâtre du Fust s'installe à La Platte pour une semaine. Au programme : marionnettes, clavecin et La Fontaine, registre classé X.
historique Emilie Valantin rôde son spectacle depuis un an avec son équipe du "Théâtre du Fust", du nom d'un quartier de Montélimar, lieu des débuts. En compagnie d'Yves Faure, elle propose cinq contes grivois signés La Fontaine. L'espace de quelques fabliaux très gaulois, commères, anachorètes, soldats, esclaves et pucelles de pâte à papier et de chiffons, viennent nous donner quelques lumières sur l'amour, qui n'a plus rien de courtois. Thème principal, le cocuage : "Pour expliquer que ce n'est pas bien grave, que ça ne se voit pas." Emilie Valantin choisit de présenter les choses de façon plus archaïque avec ces cinq contes immoraux, puisés directement dans le XVIIe siècle : "La gageure des trois commères", "La matrone d'Ephèse", "L'ermite", "Joconde" et "Le calendrier des vieillards". Trente deux poupées en costumes inspirés du XVIIe avec une large part d'imagination et toute la suggestion nécessaire. Autrefois en latex, les visages volontairement simplifiés et évocateurs sont désormais en pâte à papier. Pleins d'astuces, comme le fantastique décor vert et "anatomique" de la scène, les costumes surprennent : un voiles s'escamote à peine et les charmes de la veuve apparaissent, petit mouvement de robe et l'on découvre une reine callipyge, exquise et presque fellinienne. Conçu par Peter Wilkinson, le décor figure des formes corporelles géantes, inextricablement emboités, dans lesquelles les poupées trouvent leur place, surgissent et se démènent au fil du récit. En deux copulations de marionnettes, la parole de La Fontaine se ranime, surmonte les difficultés de nuance et l'essentiel ne saurait échapper à un public de 1988. Après une année de mise point qui a conduit la "troupe" du Fust de Vienne à Cannes, Moulins et Dijon, les contes grivois ont été "réajustés" des la version présentée à partir [du 12 janvier 1988 et jusqu'au 16]. Parallèlement, l'équipe prépare un autre spectacle, "futuriste" composé d'originaux et d'extraits de contes de Perrault, qui sera présenté à Feyzin au mois de mars. Outre leurs travaux d'audiovisuel et d'exploitation vidéo, les membres du théâtre du Fust viennent d'être sélectionnés par la ville de Münich pour monter une Traviata, à l'égal des prestigieux théâtres de Georgie, de Bratislava et d'un groupe de marionnettistes italiens. Entre la sophistication américaine d'un Jim Hanson et la tradition des pays de l'Est, le théâtre du Fust s'impose un autre style, volontairement simplifié et "primitif". Source : "Si peu de mal, tant de plaisir" / Pascaline Dussurget in Lyon Figaro, 12 janvier 1988, p.38.
note bibliographique "Théâtre du Fust : le rêve au bout des fils" / Jacques Lenfant in Le Journal Rhône-Alpes, 4 septembre 1986, p.33. - "Marionnettes libertines avec le Théâtre du Fust" / M.J.D. in Lyon Matin, 13 janvier 1988.

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